Ibriza Jouini a rejoint Airbus Protect à Toulouse en novembre 2022. Dans cette interview, elle explique en quoi consiste le métier d’ingénieur en risques industriels et donne de précieux conseils aux femmes qui aspirent à travailler dans l’ingénierie.
Pouvez-vous décrire votre emploi et vos tâches quotidiennes ?
Je suis ingénieure de recherche en risques industriels, chargée de modéliser les phénomènes dangereux. Au sein de l’équipe Sustainability d’Airbus Protect, je suis amenée à rédiger des documents réglementaires pour expliquer les risques des différentes activités industrielles pour l’homme et l’environnement. Afin de quantifier les risques accidentels, j’utilise des outils de calcul numérique pour modéliser les phénomènes physiques qui se produisent lors d’accidents industriels, tels que les incendies.
Comment analyser les risques industriels ?
Schématiquement, mon rôle comporte deux volets distincts. La première consiste à inventorier les impacts environnementaux de l’activité d’un site industriel (consommation d’eau, émissions atmosphériques, etc.). La seconde consiste à modéliser les phénomènes physiques qui se produisent lors d’accidents industriels.
En tant qu’ingénieure en risques industriels, j’utilise une gamme d’outils de modélisation numérique, allant du « simple » calcul Excel à des outils 3D plus complexes. Ces outils sont développés en interne par Airbus Protect, par des organismes privés spécialisés dans la sécurité industrielle, et par des organismes publics (ex : laboratoires nationaux de recherche). Pour étayer mes hypothèses, je m’appuie également sur la littérature scientifique existante.
Le but ultime de mon travail est de quantifier les scénarios d’accident en termes de gravité et de probabilité d’occurrence afin de vérifier si le niveau de risque est « acceptable » aux yeux des législateurs. Dans certains cas, il m’incombe également de proposer des mesures techniques pour contrôler les risques que j’ai identifiés.
Pouvez-vous expliquer le concept de « risque acceptable » ?
Les risques sont quantifiés en termes de probabilité d’occurrence et de gravité. Mon équipe combine ces deux facteurs pour obtenir un « niveau de risque ». Nous nous référons ensuite aux cadres législatifs existants pour déterminer si ce niveau de risque est suffisamment bas pour être considéré comme acceptable. La décision finale concernant l’acceptabilité ne nous revient pas, mais aux législateurs.
Comment s’est déroulée votre expérience au sein d’Airbus Protect depuis le mois de novembre ?
Très bien ! Les missions qui m’ont été confiées jusqu’à présent correspondent à mes attentes et au type de travail que je souhaitais faire à la sortie de l’école. De plus, je me sens aujourd’hui parfaitement intégrée à l’équipe, ce qui contribue à rendre mon quotidien professionnel agréable.
Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui souhaitent devenir ingénieures en risques industriels ?
Je vous conseille de ne pas limiter vos ambitions. Si vous voulez vous faire une idée plus précise de ce qu’est le travail dans ce domaine, vous pouvez aussi lire des témoignages et parler à des femmes qui sont passées par là. Si vous êtes basée en France, vous pouvez consulter l’association Elles Bougent, qui fait connaître les femmes ingénieurs. Il existe des associations similaires dans d’autres pays.
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